Laporte JD, MH Binet
Médecins de Montagne, FRANCE
PROBLÉMATIQUE
Le port du casque chez l'enfant conduit-il à réduire les traumatismes crânien lors de collisions?
OBJECTIFS
- Présenter les chiffres du réseau Médecins de Montagne concernant les collisions et les traumatismes crâniens chez l'enfant de moins de 16 ans tous sports d'hiver confondus.
- Présenter la campagne française "Skiez casquez"
- Analyser les retombées de cette campagne par rapport à l'observation de l'évolution des traumatismes crâniens.
MÉTHODE ou APPROCHE
Les statistiques réalisées par "Médecin de Montagne", qui rassemble les praticiens de sport d'hiver, permettent d'étudier chaque hiver le risque d'accident et sa variation saison après saison. 260 000 blessés en station de sports d'hiver ont été analysés depuis la création du réseau.
Des marqueurs traumatiques ont été définis de manière à rassembler les lésions typiques de chaque sport.
Le risque d'accident en ski alpin est de 2.5 accidents pour 1000 journées de pratique.
Les risques de l'enfant et du débutant sont légèrement supérieurs à cette moyenne. La répartition des localisations traumatiques de l'enfant et de l'adulte diffère. L'enfant a surtout un pourcentage de lésions de la sphère céphalique plus élevé. La tête de l'enfant est, en effet, particulièrement exposée dans la pratique des sports d'hiver.
Les traumatismes crâniens et les lésions de la face et les collisions sont plus fréquentes chez le jeune enfant que chez l'adulte et sont potentiellement graves. Le port du casque divise par deux les risques de blessures à la tête.
Par conséquent, depuis 1994, l'association "Médecins de Montagne" a tenté de développer une campagne sur le port du casque sous forme d'une plaquette explicative sur les risques, le choix d'un casque et son entretien.
Cette campagne a été reprise depuis par la commission de la sécurité des consommateurs et des partenaires institutionnels français avec le soutient d'un champion olympique de ski français.
RÉSULTATS
Evolution du total des collisions et âge sur pistes depuis 1993.
Une étude précise de l'évolution en fonction de l'âge a été menée depuis 1993. On constate que, dans toutes les catégories d'âge le taux de collision diminue et que même si, chez l'enfant, le taux de collision diminue, les enfants victimes de collisions représentent toujours, en proportion, la majorité.
Les chiffres du réseau démontrent également que le taux de traumatismes crâniens est considérablement plus bas en ski alpin et en snowboard depuis 1993. Ces données montrent une bonne efficacité des campagnes de prévention chez les enfants, et notamment les campagnes pour le port du casque.
Une étude du suivi du taux d'incidence des lésions de la sphère céphalique et de l'ensemble des lésions chez les enfants porteurs de casque comparé aux autres a permis de mesurer l'efficacité du port du casque chez l'enfant.
Evolution du port du casque dans la population des témoins.
Le taux du port du casque augmente très régulièrement, il dépasse pour la 1ère fois les 50% en 2000. Il s'agit du résultat le plus visible des différentes campagnes de sécurité.
L'efficacité du port du casque peut être mesurée non seulement sur le pourcentage de traumatismes crâniens dans la population casquée et non casqué comparée à la population témoin mais aussi sur l'ensemble des lésions du crâne et de la face, et surtout sur l'ensemble des lésions.
CONCLUSION
Le taux de port de casque chez les enfants en France n'est plus négligeable. Mais beaucoup d'efforts doivent encore être faits dans ce domaine. Le casque est un moyen de protection indispensable dès le plus jeune âge. Il devrait être proposé systématiquement en location.