Abstracts XXV Congrès

Laporte JD, Binet MH
Médecins de montagne, FRANCE

INTRODUCTION

Comment un réseau d'épidémiologie peut être utile à la prise de décision dans le choix d'un message de campagne de prévention et à son évaluation.

  1. Présenter le fonctionnement d'un réseau d'épidémiologie d'observation du risque dans la pratique des sports d'hiver en France.
  2. Démontrer l'utilité et l'efficacité du réseau épidémiologique de Médecins de Montagne dans la prévention des accidents de sports d'hiver et l'évaluation des campagnes de prévention relatives aux sports d'hiver.
MÉTHODE

8.3 millions de skieurs ont fréquenté les stations de sports d'hiver en France en hiver 2000-2001. Pour veiller sur cette population adepte des sports d'hiver, près de 400 médecins de stations couvrent tout le domaine skiable. Plus de 200 sont membres de l'association Médecins de Montagne, 70, répartis dans 52 stations de sports d'hiver de l'ensemble du territoire français, sont membres du réseau de Médecins de Montagne. Le réseau, informatisé depuis 1992, permet le décompte des traumatismes des pratiquants de chaque spécialité et l'analyse en détail des évolutions saison après saison : 260 000 blessés en station de sports d'hiver ont été analysés depuis la création du réseau.

Cet échantillon peut donc être considéré comme statistiquement représentatif.
Chaque blessé traité fait l'objet d'une observation sur une fiche de recueil standardisée et informatisée. Cette fiche adoptée par l'ensemble des praticiens permet de recueillir des items concernant les circonstances de l'accident, du type de sport pratiqué, de la prise en charge ou non par un service de secours, le diagnostic et le type de traitement prévu. Ces items sont ensuite reportés sur un logiciel (EPI INFO) de manière anonyme.

Pour analyser la population des blessés et mesurer le risque de chaque catégorie de pratiquants, il est indispensable d'avoir une population témoin représentative, afin de comparer les risques statistiques de chaque catégorie de pratique ou de tranche d'âge.
Depuis 1993, l'association s'attache à analyser la population des usagers des pistes.

L'analyse des résultats permet de connaître, année après année, la structure et les habitudes (nombre de jours de pratique, type d'équipement…) de la population exposée au risque et l'impact des campagnes de prévention auprès des usagers des pistes.

RÉSULTATS

Les entorses du genou sont les lésions les plus fréquentes en ski alpin avec une nette prédominance chez la femme. Un simple contrôle du réglage des fixations auprès d'un professionnel, chaque saison, associé à une préparation physique et sportive avant le départ permettrait d'éviter un bon nombre d'accidents. Par conséquent, en 2000, une campagne de prévention sur l'importance du réglage des fixations a été lancée par la CNAM et le CFES.

Le surf est souvent décrit comme une pratique plus dangereuse que le ski alpin. Or, les chiffres montrent que si le taux d'accident est plus élevé en surf, cela est uniquement dû aux débutants.

La hantise du traumatisme crânien chez l'enfant est une réalité épidémiologique constatée tous les ans. Les chiffres ont initié une campagne de prévention pour le port du casque en 1993. Ainsi la baisse importante du nombre de traumatismes crâniens chez l'enfant a été obtenue depuis la mise en œuvre de la campagne " Skiez casqué "; en 1993.

CONCLUSION

L'étude épidémiologique annuelle de Médecins de Montagne; permet de vérifier les causes les plus fréquentes d'accident. Ces résultats sont très significatifs dans la mesure ou une comparaison avec un groupe témoin est possible. Cela autorise leur utilisation pour orienter les campagnes de prévention et mesurer l'impact des actions précédentes